Les pires idées à ne surtout pas piquer aux équipes de héros au cinéma pour développer le collectif au bureau

Le cinéma nous a livré dans différents genres tout un tas d’équipes de (super) héros, d’aventuriers, de mercenaires, de voleurs, soldats et bien plus encore. Alors c’est vrai qu’il y a plein de bonnes raisons de rejoindre une équipe : à plusieurs, on fait plus de choses, on apprend les uns des autres, on sort de sa solitude, on apprend à s’aimer soi-même, et blablabla, que de jolies raisons… issues de deux mille ans de morale Judéo chrétienne et de scoutisme où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Mais la vérité est ailleurs !

Nous, on va vous expliquer pourquoi, selon nous, ce n’est vraiment pas cool d’intégrer une équipe comme celle des (super) héros au bureau !

Le recrutement  : Quelque soit votre (sale) caractère, il y a toujours une équipe pour vous accepter

Franchement,  des boulets, comme héros, nous  en avons un paquet au cinéma.

      – « No Comment. » Logan

 

  • L’individualiste forcené

Prenez un peu de recul et répondez honnêtement à cette question: s’il fallait se baser uniquement sur le caractère, qui aurait envie d’avoir dans son équipe un individualiste forcené, râleur et chiant qui passe son temps à vous envoyer paître, à n’en faire qu’à sa tête et à empaler tout ceux qui se mettent sur son chemin, comme Logan, plus connu sous le nom de Wolverine ?

Logan sévit dans X-Men. Le premier X-Men date de 2000 et a été réalisé par Bryan Singer.  Il s’agissait d’adapter la série de comics de Stan Lee et Jack Kirby ayant démarré en 1963. Trente-sept ans d’histoire, vous voyez le challenge !

Wolverine (Logan de son petit nom) apparaît dans une histoire Marvel en 1974 et on le retrouve pour la première fois chez les X-Men en 1975. Ça réduit le challenge de Bryan Singer à vingt-cinq ans.

Uniquement présent au départ car il fallait un super-héros canadien dans l’équipe, Logan trouve sa place au fur et à mesure des années. Ce personnage irascible et sans pitié submerge le cœur des fans et devait donc être forcément présent dans l’adaptation cinéma. Là encore, incarné par Hugh Jackman, il s’incruste si fort dans le cœur des nouveaux fans (encore) qu’il est de tous les films et développe même sa propre trilogie !

X-Men Origins : Wolverine de Gavin Hood en 2009, qui laisse une impression bizarre d’inabouti,

Wolverine, le combat de l’immortel de James Mangold en 2013, qui relance la machine

et le crépusculaire Logan de James Mangold (encore lui) en 2017.

 

Franchement, vous voudriez vraiment arriver le lundi matin et vous retrouver avec un Logan dans votre équipe ?

Imaginez la scène :

« – Logan, à propos du dossier Bidochon, vous en êtes où ?

– Nulle part, et je m’en fous.

– Logan, ça ne pourra pas durer éternellement, cette attitude négative.

– Mon attitude négative et moi, on déglingue Magnéto ! c’est pas un tâcheron comme toi qui va m’apprendre à mener ma vie. Alors dégage de mon bureau.

– Logan, nous sommes dans mon bureau…

– Ca c’était avant ! (regard méchant alors qu’il plante ses griffes dans votre clavier, et vous sortez)”

Vous voyez le tableau !

A première vue, le caractère de Logan semble insupportable à gérer. Il est une forte tête, qui se fiche de la hiérarchie, limite anarchiste, et en plus, il est quasi-immortel. Il passe son temps à vider des bières et à vous regarder méchamment. Certes c’est un solitaire, indépendant, sans pitié, mais avec un grand coeur. Et quoique l’on puisse dire, plus d’une fois, il a fini par sauver la mise aux X-men, et on aime Logan pour toutes ces caractéristiques…  Mais si vous avez un peu d’expérience du management d’équipe, vous savez que la réponse est non, on ne le prend pas dans son équipe !

  • Le jusqu’au boutiste

Prenons un deuxième exemple. Si nous vous disons Rorschach, vous pensez soit au psychodiagnostic de Rorschach inventé par le docteur éponyme en 1921, soit à l’un des membres de l’équipe des Watchmen.

 

Watchmen est une série de comics publié de 1986 à 1987 est créé par Alan Moore et Dave Gibbons. Mais vous connaissez peut-être la version cinématographique de Zack Snyder paru en 2009.

Rorchach, de son vrai nom Walter Kovacs, est un personnage qui a tendance à régler les problèmes en balançant les responsables dans le vide-ordures. Il s’affuble d’un masque noir et blanc rappelant les tâches que l’on trouve dans les planches dessinées du Docteur Rorschach (d’où son nom de super-héros). C’est Jackie Earle Haley qui tient ce rôle.

Pour dire les choses simplement, Rorschach est violent, meurtrier et limite psychopathe. Il a oublié le sens du mot douche (ça fait perdre du temps alors qu’il y a tellement de criminels à purger) et celui du mot loi (c’est pour les gens qui ont du temps à perdre alors qu’il y a tellement de criminels à purger) .

Honnêtement, lundi matin, arrivée au bureau,

“- Snif, snif, ah, ça pue, Rorschach est arrivé. Je m’y ferais jamais… Bonjour Rorschach, vous en êtes où sur le dossier Bidochon ?

– J’ai découvert que Bidochon gonflait ses prix.

– Ah ? vous avez négocié ferme alors ?

– On ne négocie pas avec le mal.

– Euh… Mais alors…

– Je l’ai noyé dans les toilettes de votre bureau.”

Voilà voilà…

L’intransigeance du personnage et son côté jusqu’au-boutiste ont touché beaucoup de gens. Il est celui qui sent dès le départ que quelque chose cloche dans le suicide d’un ancien super-héros et il ne lâchera jamais avant de trouver la vérité.

Et malgré son côté… intolérant, il trouve toujours bon accueil chez son ami Dan Dreiberg, ancien Watchmen aussi et il est même toléré par d’autres membres de l’équipe. Bref, il a trouvé un endroit où on l’écoute, mais ce ne sera pas votre bureau.

  • Le dépressif chronique

Un troisième pour la route, Avec Frodon, le hobbit, membre de la communauté de l’anneau chargé d’aller détruire l’anneau du mal dans les laves du volcan de Mordor dans le récit en trois volumes “Le Seigneur des Anneaux” de J.R.R. Tolkien paru en 1954 et 1955.

Vous pensez alors au doux visage de Elijah Wood qui joue le rôle dans les trois films de la trilogie de Peter Jackson parus en 2001, 2002 et 2003 !

A priori, celui-ci, vous vous dites “Oh ben non, un gentil hobbit, c’est le pied (poilu) dans son équipe”.

Frodon ou l’incessant questionnement existentiel : »Mais… Comment vais-je faire pour me sortir de là… Suis-je vraiment fait pour cette mission ? »

Frodon est un hobbit, comprenez, il est petit, souriant, incapable de se battre de base. Mais en plus, ce Hobbit-là, rongé par le doute, devient d’une lancinante incapacité à mener sa mission. Le type qui vous pompe votre énergie tellement il déprime. D’ailleurs, sans Sam Gamegie, Frodon ne s’en sortirait pas, de sa mission.

Et bien malgré cela, on l’accepte dans la communauté de l’anneau. Aux côtés des elfes archers olympiques, des nains machines de guerre et des humains ardent défenseur des libertés. Tout le monde est content du gentil Hobbit.

Même nous, d’ailleurs. Malgré sa dépression chronique – alors oui, l’anneau du mal ultime qu’il transporte y est pour quelque chose, il faut le reconnaître -, on le supporte. Mais repensez-y, lundi matin, bureau…

“- Bonjour Frodon, vous en êtes où sur le dossier Bidochon ?

– Je ne sais pas, la tâche semble tellement dure, je perds pied, je n’y arriverai jamais.

– Pas de panique, vous l’appelez, prenez rendez-vous et présentez-lui le contrat.

– L’appeler ? Mais le téléphone semble tellement loin, c’est comme si une force intérieure m’empêchait de tendre la main jusqu’au combiné.”

Vous regardez le calendrier et vous réalisez que Frodon doit passer ce coup de fil depuis trois mois et soudain, devant son regard désespéré errant du téléphone à ses mains, vous aussi, vous vous sentez très très fatigué… et cela vous fera dire: TU NE PASSERAS PAS ta période d’essai.

 

La communication  : Dans une équipe de héros, il y a toujours quelqu’un pour rigoler de vos vannes, aussi pourries soient-elles

– « Rest in pieces. » Barney Ross

Oh Yeah !

Prenons l’équipe des Gardiens de la Galaxie, film réalisé par James Gunn en 2014 et issu tout droit d’un comic Marvel réalisé par Dan Abnett et Andy Lanning paru en 2008. La série initiale est plus ancienne, et la première équipe (qui n’est pas celle adaptée au cinéma) date de 1969.

Dans le film, Peter Quill, joué par Chris Pratt, et ses compagnons parcourent l’espace pour sauver la galaxie ou pour sauver leur peau, selon les situations – et les points de vue – et histoire de garder le moral, on a droit à un festival de blagues :

« – Les métaphores lui passent au-dessus de la tête.

– Rien ne peut me passer au-dessus de la tête. Mes réflexes sont trop rapides, je l’attraperai. »

Bien envoyé (au-dessus de la tête)…

 

« C’est une pratique courante le balai dans le cul ? Ça doit être douloureux ! »

On veut son dictionnaire de vannes.

 

« – Je viens de sauver Quill.

– On est tombé d’accord pour dire que bombarder quelqu’un c’est pas le sauver !

– Quand ça on est tombé d’accord ?

– Mais il y a 3 secondes !

– J’avais la tête ailleurs, j’écoutais pas. »

Arf ! Vous êtes plié en quatre et vous vous dites « Ouais, c’est cool ça ! »

Mais principal corollaire de ce deuxième point, dans une équipe de héros, il y a toujours quelqu’un pour faire des vannes pourries à côté de vous. Et ça c’est plus douloureux si vous n’aimez pas l’humour lourd. Vous serez obligé de faire des checks aux vannes les plus terribles de l’histoire du rire.

Bon, dans une équipe de héros, y a toujours malheureusement une place pour tout le monde et on se fend la poire à des blagues qui fendent pas grand-chose, mais votre malheur ne s’arrête pas là.

Le Modus operandi   : la fin justifie les moyens.

– « Il est venu, il a pris son dû, ils l’ont battu. » Ocean’s eleven

Dans une équipe de (super) héros, pas de réflexion métaphysique, on fait ce qu’on a à faire, quelque soit le prix.

Chacun sa mission en fonction de ses compétences ! Et rien ne vaut la démonstration par l’exemple.

La belle brochette réunie par Danny Ocean pour un casse de folie.

Alors penchons-nous sur Ocean’s eleven, réalisé par Steven Soderbergh en 2001. Rappelons que ce film est un remake de l’inconnu de Las Vegas par Lewis Milestone en 1960.

Danny Ocean mène une banque de braqueurs professionnels à l’assaut de trois des plus grands casinos de Las Vegas (c’était Cinq dans la version de 1960, ils sont devenus petit bras avec le temps).

Danny Ocean, joué par Georges clooney, réunit donc une brochette de pros pour l’aider.

– Rusty Ryan, le roi du bluff, joué par Brad Pitt,

– Linus Caldwell, le pickpocket hors pair, incarné par Matt Damon,

– Basher Tarr, le roi des explosifs, joué par Don Cheadle,

– Ruben Tishkoff, spécialiste des systèmes de sécurité, rôle tenu par Elliott Gould…

Nous pourrions vous faire la liste des onze mais a priori, vous avez saisi l’idée. Chacun va faire ce pour quoi il est doué.

Ryan ment, Caldwell vole à la tire, Basher Tarr fait péter des bombes (enfin, pas trop non plus) et ainsi de suite. Non, le scénario ne propose pas d’envoyer Linus faire péter des bombes, de faire bluffer au poker Basher et de demander à Ryan de pickpocketer ses voisins !

Du coup, on évite de se perdre et on avance pépère sur son point fort. Bon, ça n’empêche pas qu’il y en a un qui doit se décarcasser pour pondre des plans. Là, c’est Danny Ocean qui s’y colle. Moins cool pour lui.

 

Mais le cœur du problème est ailleurs. En effet, la plupart des équipes de héros ont un souci, ils ont des membres mono-tâches et les dommages collatéraux occasionnés sont un peu le cadet des soucis de tout le monde.

Dans le cas d’ Ocean’s Eleven, nous avons affaire à des braqueurs, on pourrait se dire « Non mais c’est normal qu’ils cassent tout, ils font des casses après tout ! » Là, check à cette vanne (hé oui, vous êtes obligés, vous vous rappelez le point précédent ?)

Pour clarifier le propos, évoquons un deuxième exemple avec le roi du plan, Hannibal Smith de L’Agence Tous Risques.

 

Best of the best…

Le film réalisé par Joe Carnahan est sorti en 2010. il est adapté, bien sûr, de la monumentale série télévisée L’Agence Tous Risques, 98 épisodes diffusée de 1983 à 1987, créée par Frank Lupo et Stephen J. Cannell.

L’Agence Tous Risques est une bande d’anciens soldats recherchée par la police militaire et qui mettent leurs gros bras au service de la veuve et de l’orphelin. Là aussi, on retrouve une équipe organisée, mais plus réduite que celle de Danny Ocean.

– Barracuda, roi de la mécanique et gros bras, musculairement incarné par Mister T, que l’on retrouvera dans Rocky III,

– Futé, maître du charme et du baratin, joué par Dirk Benedict, vu précédemment dans Galactica d’ailleurs,

– Looping, le dieu des pilotes tous appareils confondus, follement incarné par Dwight Schultz,

– Hannibal Smith, le stratège hors pair qui renvoie Scipion et Napoléon au placard, dont on retiendra la phrase culte, semi-ironique : “J’adore qu’un plan se déroule sans accroc”, et joué par George Peppard.

Notons que l’équipe d’Hannibal répond aux points précédents, Looping est sorti d’un asile à chaque épisode car il est complètement fou, mais tout le monde l’aime et ils échangent des vannes qui ne resteront pas dans l’histoire du rire… Mais dès qu’il s’agit d’atteindre leur objectif, y a plus aucun contrôle sur la casse et tout y passe autour d’eux: hommes, voitures, bâtiments, ça explose de partout pour aller faire des courses et ça passe à travers les murs pour promener le chien !

Vous aurez beaucoup de mal à justifier, dans la vraie vie, les factures de chaque action entreprise. Lundi matin, bureau…

« – Hannibal, vous en êtes où avec le dossier Bidochon ?

– Il a signé !

– Génial, il va fournir tous les robinets commandés ?

– Oh ben ça, ça m’étonnerait, vu qu’on a détruit la totalité de son usine avant qu’il signe.

– Mais Hannibal…

– J’adore qu’un plan se déroule sans accroc… »

On vous avait prévenus. Mais si ça ne vous suffit pas pour comprendre qu’une équipe de héros dans la vraie vie, c’est pas cool, alors voilà l’argument massue…

 

Suppression du plan retraite : parce que y a pas d’âge pour s’éclater dans une équipe de héros !

– « Can I kill her now ? » Frank Moses

Oui, les équipes de héros sont “age-open” ! Vous pouvez en trouver de sept à soixante-dix sept ans !

Ah, Les Goonies. Souvenez-vous, l’aventure était au coin de la rue.

Regardons les extrêmes. Les plus jeunes s’éclateront à faire un bout de route avec les Goonies. Ce film, réalisé par Richard Donner en 1985, met en scène un groupe d’enfants découvrant une carte au trésor dans un grenier et décidant de trouver le trésor afin d’aider à sauver leur quartier menacé de destruction par un promoteur. Mais évidemment, les choses ne vont pas être si simples. Les enfants vont agir ensemble pour atteindre leur but. Notons, pour boucler la boucle, que Brand, le frère d’un des quatre Goonies, est joué par Josh Brolin, qui incarnera bien des années plus tard Thanos dans Avengers, une équipe plus adulte (enfin, ça dépend des scènes) !

Sautons vers une équipe située à l’autre bout de la pyramide d’âge, on aurait pu citer  les Expendables mais on choisira le film RED réalisé par Robert Schwentke sorti en 2010. RED, pour Retired and Extremely Dangerous, est l’adaptation d’un comic de Warren Ellis et Cully Hammer paru en 2003 chez une filiale de DC Comics.

La bande de retraités que tu voudrais pas dans ta maison de retraite…

Frank Moses, joué par Bruce Willis, est un ancien agent de la CIA à la retraite. Le jour où on attente à sa vie, il décide de réunir son ancienne équipe pour comprendre ce qui se passe et optionnellement régler le problème à l’ancienne. Et voilà les retraités qui reprennent la route, du poil de la bête et toutes leurs armes pour en montrer à ces petits millenials bureaucrates !

Bon, vous avez saisi, y a pas de retraite pour les équipes de héros, même ceux qui sont à la retraite ! En activité jusqu’au dernier jour !

Malgré tout et pour notre plus grand plaisir, le cinéma continue à nous servir des équipes de super héros, toujours aussi peu adaptés au bureau  !  Et ce n’est pas pour rien si dans Pamela Target, nous avons fondé l’équipe des X-Animen, que vous pouvez voir à l’entraînement dans l’épisode 26 de la saison 1 “je connais le kung-Fu à la Matrix” :

que vous pouvez découvrir commençant à interagir ensemble dans l’épisode dix de la saison 2 “Les X-Animen et le frigidaire de cristal” :

et qui se dresse de toutes ses forces contre un ennemi commun, à  découvrir dans “The Beginning of Endgame”, l’épisode 11 de la deuxième saison de Pamela Target :

Et vous, malgré tout ce que l’on vient de vous expliquer,  quelle équipe de héros au cinéma pourrait vous inspirer dans votre vie au bureau ?

Dites-le nous en commentaires !

La PT-Team